Les rattrapages sont finis, l’année est finie et votre stage aussi. Peut-être est-il temps pour vous de vous échapper de vos 12m2 en pleine canicule à Paris avec Into The Wild de Sean Penn. Le film est adapté du livre Voyage au bout de la solitude ( Jon Krauker, 1996 ) qui s’inspire de l’histoire vraie de Christopher McCandless.
Christopher McCandless vient de sortir diplômé de l’université, un avenir brillant l’attend. Il va décider de quitter sa vie tranquille pour partir à l’aventure et explorer le monde afin de réaliser son but : parcourir l’Alaska.
Mais ce n’est pas seulement un avenir brillant qu’il laisse derrière lui, c’est son passé, sa famille ; c’est un père tyrannique, une mère soumise et un soeur qui le comprend.
Ce road movie va ainsi suivre la vie d’un jeune homme enclin à vivre en dehors d’une société qui ne lui convient plus, loin des us et coutumes sociaux. Into The Wild est une quête de soi-même. Une forme de rébellion ponctuée d’éclats de sagesse. Crise d’adolescence ou choix de vie réfléchi ? Peut-être un peu les deux, ça sera au spectateur d’en décider.
On retrouve une trame décousue : entre flashbacks et paysages infinis, on prend le temps de s’arrêter devant la beauté de la nature. Le film nous fait oublier le temps d’un instant la folie de la vie. La trame vagabonde comme notre héros et évolue au rythme du voyage. Les citations seront là en points de repère. Sont elles là pour nous rappeler que la culture est nécessaire et vitale afin de penser librement ?
Emile Hirsch, découvert dans Les Seigneurs de Dogtown rend la personnalité de Christopher attachante en faisant de lui un adulte déterminer à ne jamais passer au stade adulte, un homme en constante rébellion. Mais sa performance ne s’arrête pas là puisqu’on découvre l’acteur dans un rôle extrêmement physique ou le jeune héros doit lutter pour sa survie face à la nature indomptable.
Il serait impossible de parler d’Into The Wild sans évoquer la qualité de la photo. Cette dernière sublime chaque instant d’une longue traversée entre les Etats, entre descentes du Colorado, paysages mexicains et étendues enneigées d’Alaska, dernière étape du périple. Ces paysages sont peut-être trop parfaits, jusqu’à ressembler à de simples cartes postales qui défilent le long d’une bande sonde principalement constituée de rock californien.
Les paysages sont aussi politiques. Entre immigrés mexicains et hippies désabusés, Christopher va voir sa route parsemée de rencontres qui vont confronter son idéalisme à une certaine partie de la réalité des années 70. Certains sujets abordés font encore sens aujourd’hui, comme le besoin d’argent, ce qui rend le film d’autant plus actuel.
Que l’on ait accroché ou non à la performance d’Emile Hirsch, le film reste captivant au point de vue pictural mais également bouleversant en son dénouement final. Si vous aussi vous avez parfois des envies de liberté et de tout quitter ( surtout votre relevé de notes qui va arriver ) n’hésitez plus. Into The Wild est fait pour vous.
Salomé Ferraris