La Traversée de Paris, le chef d’œuvre de Claude Autant-Lara, est le film qui vous permettra de découvrir ou de redécouvrir le Paris de l’occupation.
Sorti en 1956, inspiré par une nouvelle de Marcel Aymé, La Traversé de Paris nous plonge dans le Paris des années 40-44 à travers le prisme du marché noir. Marcel Martin (Bourvil) et Grandgil (Jean Gabin) se retrouvent par un concours de circonstances à transporter, à travers les rues de la capitale, un cochon dans des valises. Ils rencontreront au cours de leur épopée, tous ces personnages que constituent les parisiens pendant la guerre : les résistants, les miliciens, les trafiquants, l’armée allemande, la gestapo et tous ces gens ballottés par le quotidien essayant de tirer profit de leur situation …
Ainsi, choisir de regarder La Traversée de Paris, c’est s’offrir une nouvelle vision de la France sous l’occupation, une vision sans doute plus juste, plus saisissante et plus contrastée que le cinéma résistancialiste d’après-guerre ; comme le film « Nuit et Brouillard » sorti la même année. Admirer la première rencontre de Bourvil et Jean Gabin, les deux monstres du cinéma française, s’échanger de succulentes répliques ; on retiendra notamment le fameux « Salauds de pauvres ! » déclamé par Grandgil dans un café ou encore sa désormais célèbre gueulante « JAMBIER, 45 RUE POLIVEAU, POUR MOI C’EST 2000F ! ». Regarder ce film c’est aussi savourer le rôle qui propulsera Louis de Funès dans sa carrière sur le grand écran et qui le révèlera dans son personnage du petit patron hystérique.
La Traversée de Paris contentera aussi les puristes, tourné en noir et blanc, le célèbre chef décorateur Max Douy y laisse transparaître ses influences expressionnistes qui soutiennent à merveille le propos du film en proposant une image contrastée et une ambiance inquiétante.
Arthur Paillet